Administration de la convention collective

OBJECTIF DE FORMATION

  1. Être capable d’expliquer comment gérer la procédure de règlement des griefs.

Une procédure ou un processus de règlement des griefs est normalement créé dans le cadre de la convention collective. La procédure de règlement des griefs décrit le processus par lequel les griefs relatifs aux violations du contrat seront traités. Ce sera l’objet de notre prochaine section.

Procédures pour les griefs

Une violation des termes du contrat ou la perception d’une violation entraîne normalement un grief. La procédure est propre à chaque contrat, nous en discuterons donc de manière générale. Un grief est normalement initié par un employé et ensuite traité par les représentants syndicaux. La plupart des contrats précisent comment le grief doit être initié, les étapes de la procédure et l’identification des représentants des deux parties qui entendront le grief. Normalement, le service des RH est impliqué dans la plupart des étapes de cette procédure. Puisque la GRH a une connaissance intime du contrat, il est logique qu’elle soit impliquée. Le processus de base est illustré à la figure 12.8 « Exemple de processus de règlement des griefs ».

Figure 12.8 Un exemple de processus de grief

La première étape consiste normalement en une conversation informelle avec le responsable, l’employé et éventuellement un représentant syndical. De nombreux griefs ne vont jamais plus loin que cette étape, car la plainte est souvent le résultat d’un malentendu.

Si la plainte n’est pas résolue à ce stade, le syndicat entame normalement la procédure de grief en l’exprimant officiellement par écrit. À ce moment-là, les RH et la direction peuvent discuter du grief avec un représentant syndical. Si le résultat n’est pas satisfaisant pour les deux parties, la plainte peut être portée devant le comité syndical des griefs de l’entreprise. Cela peut prendre la forme d’une réunion informelle ou d’une audience plus formelle.

Après discussion, la direction soumettra alors une réponse formelle au grief. Elle peut décider de remédier au grief ou expliquer pourquoi la plainte ne viole pas le contrat. C’est à ce moment-là que l’on passe à l’étape suivante de la procédure.

D’autres discussions auront probablement lieu et, si la direction et le syndicat ne parviennent pas à un accord, le différend sera normalement porté devant un responsable syndical national, qui travaillera avec la direction pour tenter de résoudre le problème. Il peut être fait appel à un médiateur, qui agit en tant que tierce partie impartiale et tente de résoudre le problème. Toute recommandation faite par le médiateur n’est pas contraignante pour l’une ou l’autre des parties concernées. Les médiateurs peuvent travailler aussi bien sur les processus de grief que sur les questions de négociation collective.

Par exemple, lorsque la National Football League (NFL) et ses joueurs n’ont pas réussi à conclure une convention collective, ils ont accepté de recourir à la médiation. Dans ce cas, l’accord pour aller en médiation était un signe positif après plusieurs mois de négociations infructueuses. Au final, la médiation a fonctionné et les joueurs de la NFL ont commencé la saison 2011-2012 à temps. Dans l’État de Washington (ainsi que dans la plupart des autres États), une organisation à but non lucratif est disponible pour aider aux médiations (liées aux griefs ou aux négociations collectives) et aux arbitrages. L’objectif d’une telle organisation est d’éviter les perturbations des services publics et de faciliter le processus de résolution des conflits. A Washington, cette organisation s’appelle la Public Employment Relations Commission (PERC). La figure 12.9 « Le processus de médiation de la Public Employment Relations Commission dans l’État de Washington » montre le processus typique de traitement des griefs utilisant les services gratuits du PERC.

Figure 12.9 Le processus de médiation pour la Public Employment Relations Commission de l’État de Washington

Si aucune solution n’est trouvée, on peut demander à un arbitre d’examiner les preuves et de prendre une décision. Un arbitre est une tierce partie impartiale qui est choisie par les deux parties et qui, en fin de compte, prend une décision contraignante dans la situation. L’arbitrage est donc l’aspect final d’un grief.

Voici quelques exemples de griefs :

  1. Un employé a été promu au détriment d’un autre, alors qu’il avait de l’ancienneté.
  2. Un employé ne dispose pas des outils nécessaires pour effectuer son travail, comme le prévoit le contrat.
  3. Un employé a été licencié, bien que le licenciement ait violé les règles du contrat.
  4. Un employé n’a pas été correctement formé à la manipulation des produits chimiques dans un service.Figure 12.10. Pour travailler avec un syndicat, le professionnel RH doit être un bon communicateur et considérer l’accord entre le syndicat et la direction comme un partenariat réussi.© ThinkstockLa plupart des griefs entrent dans l’une des quatre catégories suivantes. Il y a les griefs individuels/personnels, dans lesquels un membre du syndicat estime avoir été maltraité. Un grief collectif se produit si plusieurs membres du syndicat ont été maltraités de la même manière. Un grief de principe porte sur des questions contractuelles de base concernant l’ancienneté ou le salaire, par exemple. Si un employé ou un groupe ne souhaite pas déposer officiellement un grief, le syndicat peut déposer un grief syndical ou de principe au nom de cette personne ou de ce groupe.Ce qu’il faut retenir d’un grief, c’est qu’il ne doit pas être pris personnellement et que, s’il est utilisé correctement, il peut constituer un processus juste et clair pour résoudre les problèmes au sein de l’organisation.

    Processus de règlement des griefs pour les agents de bord

    Cette vidéo présente une perspective philosophique de la procédure de règlement des griefs du syndicat Association of Flight Attendants.(cliquez pour voir la vidéo)

    COMPRÉHENSIONS CLÉS

    • La procédure de règlement des griefs est une procédure formelle permettant de traiter toute plainte relative à des violations du contrat.
    • La procédure de règlement des griefs varie d’un contrat à l’autre. Il s’agit d’une partie importante du contrat qui garantit un processus équitable tant pour les membres du syndicat que pour la direction.
    • Les RH sont normalement impliquées dans ce processus, car elles ont une connaissance approfondie du contrat et des lois qui le régissent.
    • La procédure de règlement des griefs peut comporter un certain nombre d’étapes. Tout d’abord, la plainte est discutée avec le gestionnaire, l’employé et le représentant syndical. Si aucune solution n’est trouvée, le grief est mis par écrit par le syndicat. Ensuite, les RH, la direction et le syndicat discutent de la procédure, parfois sous la forme d’une audience au cours de laquelle les deux parties peuvent exprimer leur opinion.
    • La direction fait ensuite part de sa décision par écrit au syndicat.
    • Si le syndicat décide de porter le grief à un niveau supérieur, le grief peut être soumis au syndicat national pour décision. À ce stade, il peut être fait appel à un arbitre, convenant aux deux parties, pour prendre la décision finale contraignante.
    • Il existe quatre principaux types de griefs. Tout d’abord, le grief individuel est déposé lorsqu’un membre du syndicat se sent maltraité. Le grief collectif survient lorsque plusieurs membres du syndicat estiment avoir été maltraités et déposent un grief en tant que groupe. Un grief de principe peut être déposé au nom du syndicat et est généralement fondé sur une question plus vaste, telle qu’une question de politique ou de contrat. Un grief syndical ou de principe peut être déposé si l’employé ne souhaite pas déposer un grief individuel.
    • Les griefs ne doivent pas être pris personnellement et doivent être considérés comme un moyen équitable de résoudre les problèmes qui peuvent survenir entre le syndicat et la direction.